la gamine est née avec une plume dans la main et les lettres au myocarde ;; clivia, elle a toujours aimé écrit. la passion de figures de style et des rimes sur le joli papier qui était le sien. elle n'a jamais été très douée avec la danse ou les arts. clivia est le synonyme des lettres amoureuses qu'on attend d'avoir. magie du parchemin fantastique des enfances bohèmes. et malheureusement, la gardienne de la calligraphie ne trouve plus d'inspirations depuis quelques mois. elle veut de la nouveauté. elle ne veut plus écrire sur le mensonge du royaume. elle voudrait être différente. la passion nait avec le temps et se détruit quand les pendules s'arrête ;; clivia aime les filles. clivia aimait lynna. elles se tournaient autour dans cette danse des astres célestes sans comprendre le message des cieux. elles se connaissaient depuis leur enfance. elles ont grandi ensemble, chantant sur les mêmes comptines, discutant des garçons qu'elles voudraient épouser plus tard.  et puis, il a fallu que les constellations choisissent pour elles. l'âme sœur. cette nuit du bal où les bouches des demoiselles étaient d'accord. réunis sur la même étoile où elles étaient les reines de ce moment.  la victoire n'a pas de prix que le sang qui coulera pour l'avoir. ;; clivia, elle le sait depuis longtemps que sansha lui a volé son cœur en tuant son amour. et pourtant, elle n'a jamais voulu se venger sur elle. elle a compris assez rapidement les raisons de la grisha. elle en veut au royaume et à la couronne. elle veut se venger sur eux. si tout le monde vivait en paix, elle pourrait vivre le parfait amour avec sa lynna, qui serait toujours de ce monde.   les sourires ne se contrôlent pas quand les émotions se découvrent aux constellations ;; clivia, elle apprécie sansha. les deux sont très proches. une sorte d'amitié étrange puisque la demoiselle au sang maudit a tué l'âme sœur de clivia pour prendre sa place, tel une espionne pour la résistance. clivia a été la première a savoir que sansha était enceinte de cendre. c'est même à cause d'elle que ce dernier a été mi au courant.  

voleuse de cœur, âme de vengeance ;; la robe de velours tombant sur les frêles pieds de la demoiselle. l’air naïf se portant comme un masque sur le visage de la comédienne. les fragiles mains de l’enfant se croisant sur la poitrine de cette dernière. une mèche de sa chevelure tombe à la devanture des yeux de la grisha. son souffle faisant s’envoler l’élément de l’être.
l’oxygène rien que pour elle. la gamine pourrait se briser en tentant de s’harmoniser avec son royaume. or, le prix de son trône dévoilerait les vérités muettes. elle ne peut pas, elle doit simplement attendre. se disant que la fin n’est plus loin, se rappelant du chemin qu’il lui reste à parcourir pour enfin sourire à son vrai visage.  
le temps n’est qu’un passage vers le futur, un moyen de transport. personne ne le contrôle. aucun grisha en a le pouvoir. sansha fait sans doute partie de ceux qui auraient voulu que ce soit possible. elle se voyait déjà gardienne des pendules, visionnaire du destin.
un coup d’œil sur la gauche, et puis sur la droite. rien. le vide. le néant. devant cette constatation, sansha craque. elle a besoin de toucher son plaisir d’ouragan. l’appel du souffle murmurant de le faire, pourquoi est-elle aussi faible devant sa demande ? elle en meurt d'envie.
elle respire. doucement. lentement. puis, elle inspire. ses mains se crispent. son pouls s’envole quand la pression se relâche. sa main droite se lève, et sansha se rappelle de sa puissance. juste un peu, elle doit rester discrète. un semblant de bulle d’oxygène apparaît. le sourire de la gamine est grand. son identité, sa raison de vivre n’a pas disparu avec les secondes.
« qu’est ce que tu fais là, lynna ? » sa voix tel un nuage ténébreux qui vient assombrir le paradis de la moretti. c’est fini pour elle. découverte par la jeune femme qu’elle a faussement service durant des temps. elle se sent idiote, naïve d’une espérance de victoire. une envie mortelle qui définit sa limite. la beauchamps tourne autour du corps immobile de la gamine. un rictus sur ses lèvres rouges sang. peut-être bientôt celui de sansha. les mains de la voyeuse se promènent dans la chevelure de la grisha. elle a beau être en position de faiblesse, elle reste fidèle à elle-même. le regard sombre en demande de sa vengeance. les mots de la beauchamps ne sont que des secondes de gagner sur son calendrier. « je le sais depuis longtemps que tu n’es pas elle. » surprise agaçante. sansha n’est peut-être pas une tailor mais elle avait réussi à remplacer la vraie dame de compagnie de clivia beauchamps aux yeux des autres. la ressemblance entre les deux avaient été en faveur de sansha pour cette mission. les différences cachées par le maquillage, tout le monde n’y avait vu que du feu. « j’y avais cru, au début. et puis, tu te souviens du jour où je t’es embrassée ? » évidemment que la grisha s’en souvient. elle avait directement repoussé clivia, complètement confuse. une erreur, c’est ce qu’elle pensait. les marieuses avaient trouvé un époux à la beauchamps. sansha avait pensé que clivia était triste de devoir épouser une simple noble et non un anderssen. non, la danseuse n’avait jamais pensé que la jolie brune était triste d’épouser un homme et non celle qu’elle voulait. « tu l’aimais ? » sansha pense que sa demande lui sera fatale. et pourtant, clivia ne bouge pas. seuls ses yeux se relèvent vers la moretti. ils ne parlent pas d’une vengeance, ils chantent en la mémoire de la réelle lynna waterhouse. une larme coule lentement sur la joue de la beauchamps alors qu’elle souffle une affirmation. sansha s’approche d’elle, d’un pas sûr. « c’est moi qui l’est tuée. pour mon peuple. » douloureuse vérité qui arrache un torrent de blessures à la beauchamps. ses larmes ne peuvent plus se compter. alors que sa voix résonne entre les murs. « je sais, je l’ai deviné, c’est pour ça que je ne me suis pas vengée. » les sourcils de la demoiselle au sang maudit se froncent. perdue dans cette révélation. si clivia le savait depuis tout ce temps, pourquoi se taire de sa blessure ? « j’en ai marre de cette vie. je ne pouvais pas aimer lynna sans me cacher. notre relation était maudite dès le jour où elle a commencé. mon père serait mort de honte que sa fille préfère sa dame de compagnie à sa famille, son sang. mon combat est différent, je ne veux pas ta tête mais celle de la reine. » sansha avance encore, se penchant au plus près du visage de la beauchamps. « dit-lui enfin adieu. » les yeux de la danseuse se mêlent à ceux de clivia. leur proximité augmentent alors que la beauchamps murmure ces paroles. et puis, la danse se lance. les lèvres de sansha se posent sur celles de clivia. la beauchamps ne pleure plus, l’âme pardonnant la mort de lynna à sansha. les adieux qu’elle n’a jamais pu lui dire. « je veux t’aider. » déclare clivia.